Le 5 août dernier, je quittais la France pour la Thaïlande.

Je quittais ma famille et mes amis pour de nouvelles aventures.

Aujourd’hui, le 5 septembre 2016, c’est l’anniversaire de mon premier mois au Pays du Sourire.

J’y ai été si bien accueillie que je m’y sens (presque) comme chez moi.

C’est un sentiment difficile à décrire mais j’ai l’impression d’avoir trouvé, ici, une grande famille, une

deuxième famille. Mes hôtes, le Rotary Club de Sisaket, mes amis, tout le monde fait tout pour que mon

échange soit le meilleur possible. J’ai noué de superbes amitiés à l’école et tout le monde me glisse des

petits mots pour me dire que je peux compter sur eux en cas de problème, même si je sens qu’ici les

problèmes sont TRES loin de moi !

Après un mois, la liste des différences entre la France et mon pays d’accueil s’accumulent.

J’ai déjà évoqué la différence culturelle qui me paraît la plus évidente et qui est le « wai ».

On l’utilise en signe de respect pour saluer, et remercier, en particulier quand on reçoit de l’argent.

C’est aujourd’hui quelque chose que je considère acquis, j’ai pris l’habitude.

Au sujet du respect, j’avais comme stéréotype qu’il induisait une grande pudeur.

Or, je n’ai pas ce ressenti-là dans la vie de tous les jours. Au temple, elle existe mais à l’école,

je considère les élèves comme très tactiles, ils se font tout le temps des câlins.

Je vous ai aussi parlé du fait qu’il faut ôter ses chaussures avant de rentrer quelque part.

Le Brésil est connu comme LE pays des tongs mais la Thaïlande lui fait une sérieuse concurrence !

Elles se déclinent sous toutes les formes et toutes les couleurs mais ellessont bien pratiques

car je mets un temps fou à enlever la petite boucle de mes sandales !

Il y a bien sûr plein d’autres éléments que je n’ai pas encore mentionnés, c’est le moment !

Commençons par la nourriture qui est très différente de la nourriture française.

Elle est à base de riz ou parfois de nouilles. A la maison, je mange du riz à tous les repas et du coup,

à l’école je me fais plaisir en mangeant des pâtes ! Ces deux aliments de base sont accompagnés de viande

(poulet ou porc) ou de poisson et de légumes. J’ai trouvé ça un peu bizarre au début mais on mange aussi

des feuilles, je ne saurais pas vous dire de quelle plante elles viennent mais c’est bon !

Une autre chose m’a surprise au restaurant. C’est une remarque bien française et bien cliché mais à table,

on boit du Pepsi ou de l’eau. Il n’y a aucun vin, même pas de boisson locale à part peut-être la bière qui nous

a été servie une fois

. 

Question hygiène, je ne sais pas ce que je préfère entre les toilettes turques ou l’absence de papier toilette,

remplacé par un jet d’eau ! Autrement tout le monde prend deux douches par jour si ce n’est pas plus à cause

de la chaleur et après leur douche, les Thaïs s’enduisent de talc, pour limiter la transpiration.

En parlant de chaleur, je m’y suis fait. Je la supporte et n’en fais plus un cas mais à l’école, tout le monde

se plaint de la chaleur et pourtant ce n’est pas l’été !

Je constate aussi, sans surprise, que la religion tient une place HYPER importante dans la culture thaïe.

Ma famille est religieuse, ils prient tous les soirs mais chacun dans leurs chambres et une fois par semaine

nous allons acheter des fleurs pour faire des offrandes. Je suis allée deux fois au temple pour le moment

et, même si je ne suis pas bouddhiste, c’est toujours une partie de plaisir puisque les temples sont des bijoux

d’architecture.

La famille royale a aussi une importance MAJEURE dans la culture Thaïlandaise.

On trouve PARTOUT des portraits du roi et de la Reine : dans les maisons, dans la rue, dans les lieux

publics…PARTOUT ! Et, je fais attention à la monnaie car je suis un peu maladroite et il m’arrive de faire

tomber mes pièces mais attention ! Il ne faut jamais tenter d’arrêter une pièce avec le pied car c’est marcher

sur la tête du roi. D’ailleurs, aujourd’hui, mon petit cousin de 10 ans m’a demandé de la monnaie française

et je lui ai donné mon plus petit billet de reste qui était de 10€ (soit environ 400 Baths, mon porte-monnaie

est triste). Il est revenu me voir ensuite pour me demander : « Mais il est où le roi ? », et je ne l’ai pas

vraiment senti convaincu de ma réponse…

En Thaïlande on ne parle pas politique mais quand on me demande le régime politique français, certains ont

du mal à imaginer un pays sans famille royale, même si elle n’a aucun pouvoir.

Les Thaïs aiment leur pays, ils sont très patriotiques.Je pense avoir entendu plus de fois l’hymne Thaï

que je n’ai entendu l’hymne français ! Par contre il n’y en a qu’un dont je connais les paroles ;)

Mais dès que l’on entend l’hymne on doit se lever ou du moins arrêter toute activité, même le trafic s’arrête !

Autrement je ne sais pas si c’est tellement culturel mais j’ai l’impression que tout le monde arrive en retard

ici. Je n’étais pas arrivée une seule fois en retard à l’école en France mais ici, je peux compter sur mes

doigts le nombre de fois où je suis arrivée à l’heure…

Les plus grandes différences que je remarque sont à l’école puisque j’y passe la plupart de mon temps.

Le port de l’uniforme est quelque chose que j’apprécie car nous sommes tous sur un pied d’égalité,

il n’y a aucun jugement mais ces deux dernières semaines, j’ai découvert l’envers du décor.

Pour commencer, un matin après la cérémonie, nos uniformes ont été vérifiés et Oh ! Malheur !

Je n’avais pas les bonnes chaussettes… mais comme je suis une vraie célébrité à l’école, ils m’ont laissé

passer. Je ne peux que les remercier puisque passer la journée pieds nus dans mes chaussures et à

trainer dans les couloirs sales, ce n’est pas le summum du confort ! Puis est venue l’heure de la vérification

capillaire (à laquelle j’ai échappé !). Toute ma classe s’est rendue devant un bureau et s’est bien alignée

en deux rangées distinctes : garçons et filles (comme toujours). Et ils sont passés 5 par 5 dans ce

bureau surnommé, à juste titre, le bureau de la malchance puisqu’on n’en ressort très peu souvent avec tous

ses cheveux ! Ça a été l’occasion pour moi d’apprendre les règles. En effet, les cheveux ne doivent pas

toucher le col de la chemise, ce qui explique la coupe au carré de toutes les filles.

La professeure en charge de cette mission se fait donc une joie de couper les cheveux des élèves, sans

qualification, aucune ! Certaines filles ont les cheveux longs mais pour cela, elles ont dû faire une démarche

pour obtenir une carte qui est délivrée pour seulement deux raisons :

soit c’est parce qu’elles pratiquent la danse thaïe, soit c’est parce qu’elles n’ont pas d’assez beaux cheveux

pour les laisser au carré.

Une seule chose reste vraiment confuse dans mon esprit, c’est la notion de temps.

J’ai en même temps l’impression d’être là depuis longtemps mais aussi celle de débarquer.

Je pense que tout ça est dû à la langue. J’ai commencé à prendre mes habitudes mais, même si les

sonorités du langage me paraissent maintenant familières, je ne suis toujours pas capable de tenir une

discussion.

Mes journées ne sont pas aussi rythmées qu’elles l’étaient en France, ne serait-ce qu’au niveau des repas.

C’est simple, on mange tout le temps. Elles ne sont pas non plus rythmées à l’école puisque mon emploi

du temps me laisse beaucoup de temps libre pendant lequel je suis les cours de mes amis mais ils ne

m’intéressent pas vraiment. Je suis beaucoup dans l’attente. Mais j’essaie de reconnaître des mots quand

les professeurs parlent, c’est toujours mieux d’assister à des cours que de rester seule dans une salle.

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